vendredi 23 novembre 2007

La parole est à...

...Steven. Dans notre nouveau numéro de "L'Arabie vue par...", j'ai demandé à un habitant du quartier diplomatique de Riyadh de nous organiser une petite visite guidée. En route!

"Situé en périphérie de Riyad, le quartier diplomatique est un univers à part. Beaucoup d’ambassades étrangères y sont regroupées et possèdent pour la plupart des logements d’accueil dans son enceinte pour ses expatriés.
L’ambassade française, dans le pur style Beaubourg, dénote du décor du « DQ » (Diplomatic Quarter), entre tradition et modernité…

Sécurisé par des «check points» pour limiter l'accès, seules les personnes justifiant d’une visite d’un résident ou pour une démarche en Ambassade ainsi que les entrepreneurs extérieurs peuvent y pénétrer.

La grande place Al Kindy, près du centre de conférence, propose de petits commerces, quelques restaurants également où les familles viennent manger une glace ou siroter le thé le week-end.

Cette place est située à côté de la grande mosquée du DQ, illustrant le côté fédérateur des coutumes religieuses du pays.


Un petit parcours piétonnier en fait le tour et offre une promenade très agréable en dehors des grosses chaleurs donnant tantôt sur un Waadi (oasis), un canyon vertigineux ou le ring road. En flanant aux abords des mosquées, on croise de nombreux petits parcs fleuris avec des terrains de jeu pour enfants, agrémentés de bassins et fontaines qui humidifient l’air ambiant.


Bien que construit ces 25 dernières années, l’architecture du quartier se veut traditionnelle.
Un complexe regroupe toutes les installations modernes permet de pratiquer de nombreux sports. Les activités y sont malgré tout limitées, comme dans le royaume en général, entre réceptions dans les ambassades, parfois entre expatriés simplement, expositions et
autres conférences.

La vie y est tranquille, sereine et agrémentée de certains privilèges, ce qui fait sa réelle particularité. Ce microcosme, complètement autonome, invite toutefois rapidement à aller voir en dehors : il ne faut pas s’y cloisonner, car il est loin d'être représentatif de l’Arabie."

dimanche 11 novembre 2007

Pour vous, j'ai testé...

... "les soirées en Arabie Saoudite".

Déjà, tu te dis: "quoi? hein? mais? non! pas possible!" et là je réponds "impossible n'est pas français, Monsieur (ou Madame)". C'est vrai que les soirées ici, j'en avais bien entendu parler mais à mon arrivée ici, je pensais que c'était un peu comme le dahu, le Père Noël ou une femme sans abaya : tout le monde en parle mais personne n'en a jamais vu.
Et pourtant, il y a des soirées en Arabie (des femmes sans abaya aussi mais je reviendrai là dessus une autre fois). De toutes les couleurs, de toutes les saveurs, de toutes les ambiances. Je rappelle pour ceux qui l'ignoreraient, qu'ici, il n'y a pas de discothèques, pas de bars (au sens où le Français lambda l'entend, je ne parle même pas d'un PMU), pas de cinémas, pas de lieux où on peut se retrouver pour faire un peu la fête ou passer une soirée entre amis.

Allez, c'est parti, je t'emmène faire un petit tour des soirées saoudiennes (bien cachées mais elles sont là)!

1) les soirées à l'ambassade de France
Je commence par le plus ennuyeux comme ça, je serai débarassé.
Couleurs: bleu, blanc et rouge (forcément).
Saveurs: petits fours et champagne.
Ambiance: coincée, pincée, guindée.
Pour faire simple, c'est le genre idéal de soirées si tu n'as mangé que des pâtes pendant 2 semaines et que tu as un stock de cartes de visite à écouler (tu peux même en récupérer dans la poubelle à la sortie).
Une exception tout de même, la soirée/concert à l'ambassade.

2) les soirées dans les autres ambassades
Le décor reste un peu le même mais l'ambiance change radicalement.
Couleurs: ça dépend mais assez souvent couleurs du drapeau canadien, allemand, italien...
Saveurs: kefta et vodka.
Ambiance: fêtarde, imbibée, chaude.
Ici, on ne rentre que sur invitation (et encore) mais une fois que tu es à l'intérieur, tu peux relâcher toute la pression de la semaine et essayer de te souvenir comment danser, boire et draguer (n'est-ce-pas Nicolas).

3) les soirées dans le désert
Dès que la saison chaude est passée, les soirées privées dans le désert recommencent. A quelques kilomètres de Riyadh, les jeunes se retrouvent dans une zone sécurisée.
Couleurs: noir, on n'y voit rien la nuit dans le désert.
Saveurs: sable et poussière.
Ambiance: Woodstock à la mode saoudienne.
Toutefois, gare aux bédouins.

4) les soirées avec des potes serveurs du Bengladesh
Comme je te l'avais raconté, je me suis lié d'amitié avec des serveurs d'un hôtel d'Al Khobar et ils m'ont emmené pour participer à leurs soirées entre expatriés/esclaves.
Couleurs: gris à cause de la poussière.
Saveurs: kabsah, pepsi et narguilé.
Ambiance: zen, fraternelle, apaisante.
C'est le genre de soirées qui te fait relativiser tes petits malheurs d'Occidental pourri gâté perdu en Arabie. Là, les gens sont accueillants et partagent tout ce qu'ils peuvent. C'est sûr que ça peut paraître nul de boire du cola et danser sur des clips indiens mais "rien à foutre, rien à battre", c'est une des seules occasions où je me suis senti vraiment bien dans ce pays.

5) les soirées au compound
Là, ça devient marrant.
Couleurs: rouge à cause du barbecue.
Saveurs: brochettes et cocktail à l'alcool de dattes.
Ambiance: bien trop souvent masculine, parfois anti-Saoudiens, rarement tranquille.
Je détaillerai celles-là dans un prochain article car ça vaut le détour et je parie que tu vas bien rire en découvrant combien c'est difficile d'organiser le moindre petit événement.

J'omets volontairement les soirées en ville ou les soirées télé (qui n'ont rien de passionnant mais bon, il faut bien s'occuper), les soirées au quartier diplomatique (j'ai demandé à quelqu'un qui y habite de te raconter sa vie) ou bien encore les soirées privées saoudiennes (je n'ai pas encore été invité...).
Mais bon, comme tu le vois, il est possible de s'occuper le soir et la nuit sans trop se morfondre même si ça ne ressemble pas à la Nuit des Troubadours (le jeudi 6 décembre à l'Ecole Centrale Paris) ou la soirée Luxure d'HEC (c'est quand déjà?).